Ce mercredi 22 mars, c’est la Journée mondiale de l’eau. L’occasion de sensibiliser les Terriens à la rareté et à la valeur de l’or bleu. Car l’eau n’est pas une ressource illimitée. Au contraire.
La « planète bleue ». Ainsi les livres de géographie et de sciences présentent-ils notre Terre. Si l’on parle de sa couleur dominante, d’accord. Le bleu des océans occupe 361 millions de kilomètres carrés, soit 70 % de la surface du globe.
Mais si l’on considère le volume de toute l’eau de notre planète, l’appellation se révèle totalement fausse. Regardez l’image publiée par la Woods Hole Oceanographic Institution, réalisée par deux scientifiques américains, Jack Cook et Howard Perlman.
Elle représente toute l’eau de la terre, sous toutes ses formes, douce ou salée, liquide ou gelée - océans, lacs, rivières, nappes phréatiques, nuages, banquise, iceberg, mais aussi la buée sur le miroir de votre salle de bains, l’eau de votre corps, de votre chat et de vos plants de tomates.
Une fine pellicule d’eau
Cette goutte mesure 1 380 km de diamètre, et représente 1,4 milliard de km3 de molécules H2O (1 atome d’oxygène relié à 2 atomes d’hydrogène). Ce qui est fort peu. À tel point que la petite Europe, une des lunes de Jupiter, contient plus d’eau que notre Terre, comme le montre l’image ci-dessous.
Europe, l'une des petites lunes de Jupiter, contient plus d'eau d'eau que notre Terre. Europe, l'une des petites lunes de Jupiter, contient plus d'eau d'eau que notre Terre. | Woods Hole Oceanographic Institution & USGS
C’est ainsi : la soit disant « planète bleue » n’est en fait recouverte d’une fine pellicule liquide. Autant dire qu’il ne faut pas la gâcher.
Car cette eau doit servir à toutes nos activités humaines - mais aussi à toutes les formes de vie qui nous entourent. Et que ce volume, au moins pour l’heure, est donné : personne, aujourd’hui, ne sait fabriquer de l’eau de façon industrielle. Pensez-y la prochaine fois que vous laisserez le robinet ouvert pour rien.
Recycler les eaux usées : un impératif face à des besoins croissants
Traiter les eaux usées réduit la pollution et prévient les maladies, mais c’est aussi devenu un impératif pour répondre à une demande croissante en eau dans le monde, affirme ce mercredi un rapport de l'ONU.
« Les eaux usées représentent une ressource précieuse dans un monde où l’eau douce disponible est limitée et la demande en hausse », estime Guy Rider, président de l'ONU-eau, à l’occasion de la journée mondiale de l’eau le 22 mars.
D’ici 2030, la demande pour les ressources en eau pourrait croître de 50 %, essentiellement dans les villes.
« Nous devons tous recycler davantage les eaux usées pour satisfaire les besoins d’une population en augmentation et préserver les écosystèmes », ajoute-t-il dans un communiqué publié conjointement par ONU-eau et l’Unesco, qui a coordonné le rapport « Les eaux usées, une ressource inexploitée ».
Si le document rappelle les enjeux sanitaires et environnementaux (en 2012, 842 000 décès ont été liés à une eau contaminée et à des installations sanitaires inadaptées), il invite à élargir la question du traitement de l’eau à celle de la préservation de cette ressource indispensable.
Deux exemples : aux États-Unis, l'eau de certains fleuves est utilisée jusqu'à vingt fois avant d'atteindre la mer. Et dans la Station spatiale internationale, l'eau pour se laver et boire et celle provenant des urines est la même depuis des années.