La moitié des populations sauvages ont disparu, les stocks de ressources se sont appauvris et les déchets s’accumulent ; la planète est gravement malade (1)
La planète est malade, et sa guérison semble de plus en plus incertaine. La pression exercée par l’humanité sur les écosystèmes est telle qu’il faut chaque année l’équivalent d’une terre et demie pour satisfaire les besoins de l’homme en ressources naturelles tandis que le déclin de la biodiversité est sans précédent. Ce sont les conclusions alarmantes du Fonds pour la nature (WWF) dans son rapport Planète vivant, le bilan de santé le plus complet de la Terre qui s’appuie sur trois indicateurs :
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Le premier, l’indice planète vivante qui mesure l’évolution de la biodiversité, conclut à un déclin de 52%des populations d’espèces sauvages de 1970 à 2010. Les pertes les plus lourdes sont observées sous les tropiques (-56% contre -36% dans les zones tempérées. En cause : la disparition et la dégradation de l’habitat (du fait de la déforestation, de l’urbanisation ou encore de l’agriculture), la chasse et la pèche, la pollution et le changement climatique.
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Le deuxième indice est celui de l’empreinte écologique mesure la pression qu’exerce l’homme sur la nature. Il mesure précisément les surfaces terrestres et maritimes nécessaires pour produire chaque année les biens et services que nous consommons et absorber les déchets que nous générons. Selon le WWF, l’empreinte mondiale atteignait 18,1 milliards d’hectares en 2010 soit 50% de plus que ses capacités à régénérer les ressources naturelles et à absorber le dioxyde de carbone. Conséquences : les stocks de ressources s’appauvrissent et les déchets et rejets s’accumulent. Sans grandes surprises, ce sont les pays aux revenus les plus élevés qui exercent la plus forte pression sur écosystèmes. Aux premiers rangs, on trouve Le Koweït (10,5 hectares globaux –hag- soit 6 fois ce que la terre peut produire), puis viennent Le Qatar, Les Emirats arabes unis, le Danemark et la Belgique. La France se classe 23è, avec 4,5 hag soit bien plus que la moyenne mondiale ou que la biocapacité de la terre. L’Afghanistan, Haïti, L’Erythrée, la Palestine et le Timor oriental possèdent quant à eux l’empreinte la plus faible (environ 0,5).
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Enfin, troisième indice, l’empreinte eau permet de saisir l’ampleur des volumes d’eau douce et de pluies nécessaires à nos modes de vie. La production agricole engloutit 92% de l’empreinte eau globale devant la production industrielle (4,4%) et les usages domestiques (3,6%). Si l’Inde et la Chine sont en tête (avec les Etats-Unis) des pays ayant la plus forte empreinte, c’est qu’elles exportent massivement des biens intensifs en eau qu’ils soient agricoles ou industriels, à destination des pays développés. Or plus d’un tiers de la population mondiale, soit environ 2,7 milliards de personnes, vit dans des bassins fluviaux connaissant une grave pénurie d’eau pendant au moins un mois par an. Cette tendance devrait s’aggraver avec l’augmentation de la population qui a presque triplé depuis 1950, pour atteindre 7 milliards en 2011 et plus de 9 milliards en 2050.
(1) : résumé d’un article paru dans le journal Le Monde du 1er octobre 2014, signé Audrey Garric